En haut de la fontaine. [PV Elisa Dark.]

J'étais haut perchée sur un des étages d'une fontaine. Pourquoi? Parce que j'étais décidée à vivre ce premier jour, mais que je n'avais pas encore envie de me mêller à la foule des élèves. J'avais horreur de ça... Les élèves, ils te bousculent, ils se moquent de toi... Je ruminais contre eux. Je les maudissais. Je les haïssait déjà. J'étais comme Shemhazai, moi non plus je n'aurais plus d'amis. Et ce n'était pas parce que je l'avais décidé, mais parce que je me savais incapable de devenir la fille populaire qui se fait sauter tous les jeudis... Moi, je serais la gothique de base. La fille à qui il ne faut pas parler... Et si les élèves venaient me parler, ils seraient lapidés sur l'autel de la solitude... Ils deviendraient comme moi, et ils auraient la haine contre moi...

- Misérables...

Je les haïssais, tous, jusqu'au dernier. J'étais destinée à n'avoir comme amis que Shem' et comme grand amour Daniel. Enfin... J'esperais que non, mais au fond, je savais que jamais aucun garçon ne serait interessé par une gamine sombre et triste à en mourir... En tout cas, me direz - vous, je suis drôlement lâche. Je me cache, en haut d'une fontaine, au milieu des statues, priant que personne ne m'apperçoive et ruminant contre le commun des élèves. J'avais près de moi, un sac, avec, mon mouchoir, du coton, un stylo et un bloc - note... Et dans les bloc - note j'avais glissé quelques papiers. C'était ceux que le Directeur m'avait donné. Je décidais de m'y interesser. Je les pris d'une main désinvolte. Des papiers d'inscritpion... Rien de bien passionnant.

Nom : Addams.
Prénom : Gabrielle.
Sexe : Féminin.
Âge : 15 ans.

Je remplissais les petites cases d'une main blasée. Je m'ennuyais. C'était ce qu'on trouvait dans tous les établissements. Et comme mes parents n'avaient pas eu le temps de les remplir... On était partis très vites. Ils voulaient nous séprarer au plus tôt. Je savais qu'elle ça la tuait. Et puis je me lassais de mes souvenirs en pagaille. Alors je toussais, et je m'attaquais au reste du formulaire. Et vous ne savez pas à quel point je fus surprise de voir le point qui suivait.

Espèce : Ange...

Je me doutais bien qu'il fallait que les adultes de l'école sachent qui j'étais, mais je ne pensais pas qu'il aurait fallu écrire ce genre de chose. Je signais de ma belle écriture et je restais perplexe. Pendant ce qui devait être deux minutes, je restais plantée sur ma fontaine, au milieu des gargouilles, à songer à ce formulaire. Et puis je tournais la têt et je vis une fille qui me regardait. J'étais vue... Je la laissais venir vers moi, sans même esquisser un mouvement pour le rattraper si elle tombait. Pour une fois, j'étais contente de voir quelqu'un. Je pourrais demander à cette fille de m'indiquer le bureau du directeur. Et après, je disparaîtrais.

Après s'être longuement reposée dans sa chambre (plus longtemps qu'elle ne l'aurait cru), Elisa avait décidé de se changer les idées en allant visiter un peu le lycée. C'est vrai qu'il fallait qu'elle apprenne à s'y repérer, si elle ne voulait pas avoir l'air complètement paumée dès les premiers jours de cours, Elle détourna tout de suite cette pensée : elle n'aimait pas les cours. Cependant, un seul tour de tout le lycée suffirait à Elisa pour qu'elle puisse s'y repérer dans les années à venir. Elle avait un sens inné de l'orientation. Elle était desormais dans le hall du lycée. Un hall très grand, très spacieux, très luxueux aussi. Il était excessivement décoré et il n'y avait pas l'air d'y avoir la moindre trace de poussière. Pourtant, de nombreuses personnes devaient passer ici chaque journée.

Au centre de ce grand hall, il y avait une immense fontaine. Cette fontaine avait plusieurs niveaux, et elle était décorée de plusieurs sculptures qui représentaient des gargouilles. Des gargouilles ? Ces espèces d'êtres laids et complètement idiots. Pourquoi on avait décoré cette fontaine avec des gargouilles ? Il existe en ce monde des créatures beaucoup plus belles et dignes d'être sculptées et de décorer cette fontaine ! Elisa remarqua alors qu'au niveau le plus haut de la fontaine, parmis les gargouilles, se dessinait une silhouette qui se démarquait des statues ternes et morbides. Quelqu'un était tout là haut, caché. Cela intrigua Elisa et celle-ci se rapprocha de la fontaine. Elle retira ses chaussures qu'elle déposa à côté de la fontaine, et commença à escalader celle-ci. Rien de plus facile, pour quelqu'un comme elle. Quand elle arriva en haut, ses pieds et le bas de sa robe blanche étaient mouillés. Bah, tant pis ! Elisa s'assit contre l'une des statues et s'autorisa un court instant pour souffler. Puis elle tourna la tête vers la personne qui était à côté d'elle.

Il s'agissait d'une jeune fille, légèrement plus jeune qu'elle. Elisa, qui se rappela soudain qu'elle n'avait pas mis ses lentilles qui étaient restées dans leur boite dans sa chambre et qui, de ce fait, ne cachaient pas la couleur rouge de ses yeux, sourit amicalement à la jeune fille pour éviter de l'effrayer ou de la dégouter. Puis elle parla d'une voix tout à fait polie.

"Bonjour."

- Bonjour.

La jeune créature qui montait vers moi était polie. C'était déjà ça de pris. Et quand je dis "créature", j'ai raison. Je ne connaissais que peu d'humains capables d'escalader une telle fontaine. Et... Elle avait les yeux d'une couleur peu commune. Je pariais pour une de ces choses sales et lugubres venues des terres maudites de l'Enfer. En gros, c'était ou du Vampire ou du Démon. Et tout cas, il me semblait avoir compris qu'il y avait pas mal de Vampires, dans ce coin... Déjà le type, que j'avais rencontré la veille... Celui qui se battait avec des poubelles. Enfin bon. Je regardais cette fille. Hésitant à répondre. Je devais être polie, au moins. Elle l'avait été...

- Bonjour. répondais - je d'une voix éteinte.

Elle sourait. Je n'aimais pas les gens qui souriaient? Pourquoi? Parce que. Mais comme vous êtes un peu chiant sur les bords, je vais vous expliquer pourquoi... Les gens sourient lorsqu'ils sont heureux, joyeux, ou emplis de tout bon sentiment. Et lorsqu'une personne souriante croise une personne triste, meurtrie et souffrante... Ca pète. Moi, j'étais passée au dessus de tout ça. Je ne m'arrêtais plus à ce genre de choses. Mais je savais que pour bon nombre de gens dans mon genre, c'était impossible. Daniel était comme ça. Ce qui était clair, c'était que même si je ne m'enervais plus après les gens heureux, je ne les aimais pas. Simple jalousie.

"Mais que me veut - elle?"

Pourquoi m'avait - elle rejoint? Je me posais la question, et cette soudaine curiosité m'enchaînait à elle. Je pris mon bloc - note, doucement, mais en rangeant vite la feuille concernant mon inscription. Je ne voulais pas qu'elle voie, tout comme je ne voulais pas qu'elle soit tentée de regarder parce que je lui cachais. En plus, elle ne devait probablement ^même pas se douter de ce que c'était. Je rangeais donc calmement mes affaires dans mon sac et je pris mon sac sur mes jambes. Je la regardais. Elle avait des oreilles en pointe. Oui, j'en étais sûre, elle n'était pas Humaine, ni Angelique.

La jeune fille lui rendit son salut d'une voix qui semblait venir de loin, très loin. Et puis elle n'ajouta rien et se tût. Et le silence s'installa. Elisa ne tenta cependant pas de le rompre, et le laissa s'installer tranquillement parmis les sculptures hideuses, les englobant toutes les deux. Elisa croisa ses bras derrière sa tête et se perdit dans la contemplation du plafond. Un plafond de style baroque, à en juger par l'excés de peintures représentant chacune des tas de choses différentes.Le style baroque se caractérisait par cela : de la surcharge, du superflu. Elisa était tellement absorbée par la contemplation de ce plafond qu'elle en oublia l'espace d'un instant où elle était et tout ce qui va avec. Elle finit cependant par rebaisser les yeux. La jeune fille était toujours là, elle rangeait ses affaires. Allait-elle partir ? La présence d'Elisa la dérangeait peut-être. Celle-ci decroisa ses bras et s'étira, puis elle dit d'un air absent.

"Je n'aime ces statues qui représentent des gargouilles. Les gargouilles sont des êtres idiots et laids. C'est toujours ce que j'en ai pensé..."

[Je n'arrive plus à faire de longs posts T_T]

L'autre fille s'étirait. La grimpette avait du lui étirer, voire même lui élonguer, les muscles. Mais je n'avais pas pitié. Je ne restais qu'en sa compagnie pour savoir où était le bureau de ce directeur, à qui j'avais deux mots à dire. Je m'imaginais en train de m'amuser sordidement avec lui, chose que je me plaisais à faire avec tout le monde. Eh oui, que voulez - vous... Quand on a pas les muscles qui vont avec les envies, et bah on se contente d'imaginer. J'étais interloquée par sa question sur l'espece de l'élève. Question praticité, ça se posait là. Nous, élèves, on ne savait pas à qui on avait à faire. Et puis, me retrouvant livrée à mon exercice mental préféré, j'entendis la voix absente de l'autre fille.

- Je n'aime ces statues qui représentent des gargouilles. Les gargouilles sont des êtres idiots et laids. C'est toujours ce que j'en ai pensé...

Mon intérêt et mon intellect furent tellement attiré par cette remarque totalement hors sujet que je tournais inconsciemment la tête vers elle. Je le savais sans vraiment le sentir, je la dévisageais, tellement stupéfaite, que j'en avais la bouche légèrement entrouverte. Oui, j'étais surprise. Pourquoi? Tout bonnement parce qu'habituellement, c'était moi... Moi, et moi seule, qui, désespérée de n'avoir aucun sujet de conversation, me retrouvait à lâcher des remarques sur le décor. Cette petite n'était pas aussi inéteressante que je l'avais cru. Peut - être que l'on pourrait bien s'entendre finalement. Je décidais de faire un effort pour me sociabiliser, tout en gardant la tête froide..

- Je pense qu'il diraient la même chose de nous.

J'arrêtais de la dévisager. Ma surprise était passée. Mais, chose encore plus extraordinaire qu'un Addams surprise, je souriais. C'était une caractéristique commune aux Addams. Ils étaient toujours calmes, avec la tête froide, sur les épaules, à ruminer dans leur coin. Alors, je venais d'outrepasser les limites de ma propre famille - chose que je ne faisais que rarement - en me trouvant à sourire à une inconnue dotée d'un cerveau. Je me tournais vers elle, mon habituel regard triste, devenu vide de toute émotion, positive ou négative. Je lui addressais un sourire ravi.

- Addams Gabrielle, franche adepte de conversations pseudo - spirituelles sur le sens de la vie. Et vous?

Elisa ne pretait pas vraiment son attention à quoique ce soit situé dans ce hall. Elle avait juste laché une remarque sur les statues, sans plus, n'attendant pas vraiment de réponse. Et lorsqu'elle retourna ses yeux vers son interlocutrice, celle-ci avait l'air....stupéfaite, et surprise. Pourquoi donc ? Avait-elle dit ou fait quelquechose d'étrange ? Ah oui, elle avait parlé des statues, mais elle ne s'attendait pas à ce que cette simple phrase fasse un tel effet. Et puis, non seulement la jeune fille était plus ou moins surprise, mais elle la dévisageait aussi. A croire que ce qu'Elisa avait dit était, comment dire, extraordinaire ? Puis la jeune fille encore inconnue répondit, et cela fit lever un sourcil à Elisa.

- Je pense qu'il diraient la même chose de nous.

Cette réponse, pourtant toute simple, fit rire Elisa. Non pas un rire joyeux, chaleureux ou amusé, mais plus un rire froid, peu expressif. Un peu démoniaque aussi. Et musical. Plus un rire à vous faire froid dans le dos qu'à vous faire rire aussi. Cependant, ce rire ne dura pas longtemps, et Elisa reprit en une seconde son air neutre. C'est alors que la jeune fille se présenta, tout simplement.

- Addams Gabrielle, franche adepte de conversations pseudo - spirituelles sur le sens de la vie. Et vous?

Cette jeune fille s'appelait donc Gabrielle Adams. Voici une info tout à fait intéressante. Au moins, elle saurait comment l'appeler si jamais elle en avait un jour besoin. Elisa lui répondit d'un ton calme, en se présentant elle aussi.

"Dark Elisa. 16 ans. Ravie de faire ta conaissance."

- Dark Elisa. Seize ans. Ravie de faire ta conaissance.

Seize ans? Elle était donc âgée d'un an et demi de plus que moi. Avait - elle redoublé? Nous étions en début d'année, alors oui, il y avait des chances pour qu'elle aie redoublé, vu que moi, on m'avait fait sauter. En tout cas, enfouie loin dans les tréfonds de mon être, je sentais une petite flamme d'admiration grandissante à l'égard de cette jeune... Jeune quoi? Vampire? Démone? Je la regardais de plus près, n'arrivant pas à trancher. Je ne tenais pas à me faire mordre... Autant, si c'était une Démone, ça ne me dérangeait pas. On se battrait à armes égales. Mais si c'était une Vampire, elle avait les dents longues... Et j'avais décidé inconsciemment de ne faire mordre quepar l'homme de ma vie. Qui n'existait probablement pas; ou plus. Je laissais quelques secondes s'écouler, laissant mon sourire s'effacer lentement de mon visage angélique, la regardant toujours, je me grattais légèrement le crâne et me décidais à lui parler.

- Vous... Vous connaissez un peu l'établissement? Je m'y perds encore...

C'était vrai, la veille, en fuyant l'autre dégénéré d'Edward Cullen, je m'étais perdue. Heureusement que cette dame (Vampire...) m'avait indiqué le chemin... J'aurais pu errer toute la soirée à chercher ma chambre. Enfin, si ç'avait été le cas, j'aurais imprimé le plan de tout le pensionnat dans ma tête. En tout cas, j'étais paumée, et je comptais bien sur cette créature des ténèbres pour m'aider. Elle s'y connaîtrait peut - être mieux que moi. Et j'étais rassurée. Je ne m'attendais pas à avoir des miracles avec ma réplique au sujet des gargouilles, mais elle avait eu une réaction relativement sage... Enfin, sage... Je me comprenais... Ca vallait mieux, remarquez. Et puis, attendant ma réponse, je pris mon menton dans ma main droite, et l'inclinait dans la même direction. Je craquais, mais pas assez fort pour moi même m'entendre. Je fis la même chose avec la main gauche: il n'y eut même pas de craquement. Je m'arrêtais, la regardant, me faisant toute petite. Et puis, après sa réponse, je me fis craquer le dos. Cette fois, il y eut un sinistre "crac" bien sonore. C'était "répugnant" je le savais, mais si je ne le faisais pas, j'avais mal partout...

- Pardonnez moi... C'est... Euh... Un tic, lâchais je, piteusement.

[ Désolée du big big big retard !!!!!!! ]

Après qu'Elisa se fût présentée, il y eu un temps de silence. Un temps de calme, où on n'entendait plus que l'eau qui coulait, inlassablement, puissamment, éternellement des immondes bouches de ces immondes gargouilles. Certains pourraient être génés par un blanc pareil, un calme si soudain, une tranquilité non-recherchée. Mais Elisa ne faisait pas partie de ces gens-là. Si le silence s'installait dans une conversation, ça ne la dérangeait absolument pas. Elle profitait même de ces instants de silence si brusques.

- Vous... Vous connaissez un peu l'établissement? Je m'y perds encore...

Gabrielle rompit elle-même le silence qu'elle avait installé. Elle ne conaissait pas encore bien l'établissement ? Elle devait être arrivée récemment dans ce cas-là. Elisa avait déjà visité le lycée et elle le conaissait suffisamment pour ne pas se perdre.

"Oui,. Où veux-tu aller ?"

En attendant qu'Elisa réponde, Gabrielle avait fait craquer successivement son menton, sa main gauche et puis son dos. Le "crac" de ce dernier se fit d'ailleurs bien entendre.

- Pardonnez moi... C'est... Euh... Un tic.

Elle s'excusait ? Pas besoin. Un tic est un tic. Et autant certaines personnes ne supportent pas celles qui font craquer ainsi leurs articulations, autant Elisa s'en fiche royalement. Autant dire que c'est le cadet de ses soucis.

"Pas grave. Donc, où veux-tu te rendre ?"

» Xxx...Elisa Dark...xxX